dimanche 8 février 2009

Gallardon, son église, son donjon, son cimetière


Comme je n'avais guère d'inspiration ni de temps pour cette notule, je pensais vous raconter deux ou trois choses que je crois savoir du grand Pierre Bézier (photo ci-contre), l'homme des courbes, celui qui a changé à jamais l'aspect de tous les objets industriels - et qui en plus était français, ce qui réjouit mon chauvinisme foncier. Mais bon, à quoi bon s'approprier des informations que d'autres que moi ont déjà publiées sur le web, ici, ici et ?

Je me bornerai donc à mettre l'accent sur un détail que j'ignorais mais qui me procure une satisfaction bien niaise: Pierre Bézier, mort il y a presque dix ans, est presque mon voisin, puisqu'il est enterré à Gallardon, à une quinzaine de kilomètres de chez moi. Je connais bien Gallardon. Quand j'étais ado, il m'arrivait souvent d'y aller et d'en revenir, à vélo, à la fin des journées d'été. C'était une belle promenade que mes mollets paresseux parvenaient à faire sans trop se forcer, car dès la mi-chemin je voyais de loin le vieux donjon ou plutôt le très peu qu'il en reste, le clocher de la très belle église (dans lequel je suis même parvenu à monter, en resquillant un jour où on y faisait des travaux), et cela me motivait pour terminer le voyage. Gallardon n'est pas plus loin qu'avant mais je pensais pourtant ne plus jamais me risquer à pareille aventure car hélas, depuis mon jeune temps, la route à moitié pourrie qui y menait a été odieusement améliorée et élargie, en sorte que pour le cycliste que je suis non seulement elle a perdu tout son charme mais surtout elle est devenue assez dangereuse: les bagnoles y foncent sans crainte des radars et donc sans la moindre considération pour les limitations de vitesse - et malheur au cycliste nonchalant qui s'y promène. Eh bien je retournerai quand même à Gallardon, en pèlerinage, sur la tombe du grand Pierre Bézier, en priant ce grand saint mathématique de veiller sur moi à l'aller et au retour ou, à défaut, de m'accueillir en son saint paradis plein de courbes lisses et voluptueuses.

C'est fou la quantité de conneries qu'un blog vous fait écrire. Qu'à cela ne tienne, chère petite planète Internet, intéresse-toi à Pierre Bézier: c'est un vrai grand bonhomme qui a marqué la civilisation bien plus profondément que beaucoup, sans esbroufe, sans faire de bruit, simplement en étudiant un problème intelligemment et en faisant connaître ses conclusions. C'est avec des gens comme ça qu'on construit la civilisation, et ce grand homme vaut bien un pèlerinage à Gallardon (qui est de toute façon un charmant patelin plein d'histoire et de belles pierres).

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