lundi 11 janvier 2010

Bonne année aux amis des triangles


C'est dommage que personne ne lise ce blog, parce que pour une fois je pourrais presque me fendre d'un éditorial: non seulement la date est idéale pour souhaiter la bonne année à tout mon lectorat, c'est-à-dire à moi-même, mais surtout je commence à avoir une vague idée de ce que j'ai envie de raconter ici -- alors que je n'en avais rigoureusement aucune quand j'ai commencé à regarder comment ça fonctionnait, au printemps dernier.

Ce blog vient d'être renommé "Triancey, le blog des amis des triangles". Bien entendu, quand j'ai trouvé ce slogan à deux balles, c'était d'abord avec l'idée de faire de la pub pour le fabuleux jeu Triancey dont je suis l'auteur. Mais l'expression m'a plu et j'ai fini par me convaincre qu'elle pouvait avoir un contenu, bien immodeste et pharaonique, comme j'aime: ce blog est un lointain descendant de l'école pythagoricienne, pas moinsse.

Pour simplifier et caricaturer à l'extrême les théories fumeuses et d'ailleurs fort mal connues de mon lointain prédécesseur, le grand Pythagore, je dirai que ce monsieur pensait que tout était nombre, et comme les nombres ne meurent jamais, Pythagore croyait aussi à la réincarnation (ou plus exactement à la métempsycose, qui s'écrit sans h pour le plus grand désespoir de l'helléniste distingué que j'essaie de faire croire que je suis). Eh bien, un aspect au moins des théories fumeuses de mon grand ancêtre a eu des prolongements glorieux, puisque la conviction qu'on peut à peu près tout numériser est le fondement même de l'informatique. Et moi, modeste informaticien aux idées métaphysiques bien fumeuses, je peux donc légitimement me considérer comme la réincarnation, sinon de Pythagore lui-même, tout au moins d'un de ses disciples. Le grand maître ne m'en voudra pas, et le disciple encore bien moins puisque tout le monde a oublié jusqu'à son nom. O mon peu illustre prédécesseur, mon semblable, mon frère, réjouis-toi car tu viens de retrouver un nom: tu seras désormais connu comme la vie antérieure de Jean-Luc Ancey, lequel est, j'espère que tu en conviendras, un inconnu au moins aussi illustre que toi.

Bref. Ce blog est celui d'un informaticien de peu d'envergure, mais quand même profondément convaincu qu'à peu près tout est numérisable et, en particulier, que la 3D peut être représentée par l'informatique comme un assemblage de triangles. Penser cela, n'est-ce pas se placer dans la droite lignée du grand Pythagore, qui a fait souffrir (pour la bonne cause) tant de centaines de millions d'élèves des cours de géométrie? Si fait. Mais alors que l'immense majorité des dits élèves a conçu pour cet enseignement une exécration nettement plus compréhensible que le théorème qui l'a fondé, moi-je, lointain avatar d'un obscur disciple du fils illustre de Samos (c'est de Pythagore qu'il s'agit, bande de moules, et ça m'exaspère de devoir vous le dire alors que j'avais employé cette circonlocution précisément pour ne pas avoir à répéter une fois de plus ce nom illustre), moi-je, donc, j'ai fini par éprouver pour la belle trigonométrie classique une affection presque comparable à celle que les chats m'inspirent, c'est dire. Et c'est en causant de trigonométrie à mes ordinateurs que j'ai fini par devenir un informaticien pas tout à fait nul et en tout cas un programmeur plutôt brillant pour un amateur, non non, je n'exagère pas et je ne me pousse pas du col, je suis en effet assez balèze pour construire un algorithme.

Or donc, ce blog, lointain avatar de l'école pythagoricienne, parlera surtout (mais sûrement pas exclusivement) de mes bidouilles informatiques en général, et en particulier de celles qui sont connectées dans ma tête à la trigonométrie et/ou à la métaphysique fumeuse. Et si y a que l'esprit du grand sage de Samos (a y est, vous avez pigé qui c'est?) pour me lire, m'en fous: moi je m'intéresse à ce que j'écris, na.

Bonne année quand même.

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